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Et moi, suis-je respecté(e) ? - Quand les gestionnaires se sentent oubliés...

  • Photo du rédacteur: Laurie Croteau
    Laurie Croteau
  • 21 mai
  • 3 min de lecture

Dans la sphère des relations de travail, le respect est un sujet central. On parle, avec raison, de l’importance de traiter les employés avec dignité, de maintenir des relations entre collègues basées sur la civilité, et de bâtir des milieux inclusifs. Mais une question demeure souvent dans l’ombre : les gestionnaires, eux, se sentent-ils respectés ?


Cette question dérange. Peut-être parce qu’on associe encore trop souvent le respect au pouvoir hiérarchique, ou parce qu’on imagine que les gestionnaires, « en position d’autorité », ne devraient pas en manquer. Pourtant, nombreux sont les cadres, contremaîtres ou superviseurs qui ressentent un profond malaise face à des comportements irrespectueux de la part de certains employés.


Des signes subtils, mais lourds de conséquences


Le manque de respect envers les gestionnaires ne prend pas toujours la forme de gestes flagrants. Souvent, il s’exprime de manière plus insidieuse :


  • Des directives ignorées ou contestées systématiquement devant les autres ;

  • Des soupirs, regards levés au ciel, commentaires sarcastiques ;

  • Des refus de collaborer, ou des retards récurrents non justifiés ;

  • Des accusations de microgestion dès qu’un suivi est fait.


Prenons l’exemple d’une cheffe d’équipe dans une entreprise de services. Chaque fois qu’elle prend la parole en réunion, un employé réagit avec exaspération, interrompt ou remet en question ses décisions en public. Ce comportement, toléré ou banalisé, finit par miner son autorité et l’atmosphère de l’équipe.


Un impact humain souvent sous-estimé


Derrière ces gestes se cache une réalité difficile : le gestionnaire peut se sentir dévalorisé, inefficace, voire impuissant. Il peut en résulter :


  • Un épuisement émotionnel ;

  • Une perte de confiance en ses capacités ;

  • Une difficulté à prendre des décisions fermes, de peur d’être mal perçu ;

  • Une tentation d’éviter les conflits, au détriment de l'encadrement.


Ces réactions sont humaines. Être responsable d’équipe ne signifie pas être à l’abri du doute ou du sentiment d’injustice. Et pourtant, le malaise du gestionnaire est rarement abordé ouvertement, par peur d’avoir l’air autoritaire ou de « ne pas être à l’écoute ».


Briser le tabou : le respect va dans les deux sens


Reconnaître le droit au respect du gestionnaire ne veut pas dire nier l’importance de l’équité ou de la bienveillance envers les employés. C’est reconnaître que le respect doit être réciproque pour qu’un climat de travail soit réellement sain et durable.


Le gestionnaire a le droit :


  • D’être écouté sans être interrompu ;

  • De donner des directives sans être tourné en dérision ;

  • De poser des attentes claires sans être perçu comme oppressif ;

  • D’avoir un espace pour exercer son rôle sans subir des remises en question constantes.


Comment se faire respecter sans imposer ?


Voici quelques pistes pour sortir d’un cercle vicieux où le respect se délite :


1. Prendre le temps de clarifier son rôle


Le manque de respect découle souvent d’une confusion entre la personne et le poste. Il est utile de nommer clairement, dans les échanges, ce qui relève du rôle de gestionnaire :

« Mon rôle, c’est de m’assurer que l’équipe atteigne ses objectifs. Ce suivi n’est pas une remise en question personnelle, c’est une partie normale de mon mandat. »

2. Intervenir rapidement, avec calme


Lorsqu’un comportement irrespectueux survient, mieux vaut le nommer tôt. Ignorer ou banaliser envoie un signal dangereux : que c’est acceptable.

« Quand tu lèves les yeux ou que tu interromps mes interventions, je sens que ce que je dis n’est pas pris au sérieux. J’aimerais qu’on garde un climat où on peut échanger dans le respect. »

3. Cultiver une autorité bienveillante


Faire preuve de respect ne signifie pas tolérer tout. Il est possible d’adopter une posture ferme et respectueuse à la fois : écouter, mais aussi s’affirmer. L’autorité bienveillante s’appuie sur la constance, la transparence et l’équité.


4. Chercher de l’appui au besoin


Personne ne peut porter seul une équipe. Si des comportements dégradants ou irrespectueux persistent, il ne faut pas hésiter à consulter des spécialistes en ressources humaines ou en relations du travail. Parfois, l’intervention d’un tiers permet de désamorcer une dynamique nocive.


Conclusion : redonner sa juste place au gestionnaire


Parler du respect dû aux gestionnaires, ce n’est pas réclamer des privilèges. C’est reconnaître que la posture de gestion, comme toute fonction humaine, mérite d’être exercée dans la dignité. Dans un contexte de collaboration, de reconnaissance mutuelle et de leadership partagé, le respect doit circuler dans toutes les directions !



 
 
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