Dans les tempêtes, on reconnaît les vrais marins. Êtes-vous un de ceux-là ?
- Laurie Croteau
- 20 avr.
- 3 min de lecture

La citation de Jacques Attali, « Dans les tempêtes, on reconnaît les vrais marins », résonne particulièrement dans le contexte actuel. Alors que les vents de la crise soufflent fort – qu'ils soient économiques, sociaux ou environnementaux – nous sommes appelés à faire preuve d'un type de leadership plus profond, plus humain.
Une crise, ce n’est pas qu’une série de défis à surmonter. C’est très révélateur. Elle expose les angles morts, les failles, mais aussi les forces humaines parfois insoupçonnées. Les vrais leaders (les vrais marins) ne sont pas ceux qui haussent le ton, mais ceux qui tendent l’oreille. Ils savent que l’écoute, la transparence et la reconnaissance deviennent des boussoles quand tout semble chavirer.
Quand le climat économique nous pousse à nous déshumaniser
Quand l’économie fait des montagnes russes, la tentation est grande de mettre l’humain sur le siège arrière. On rationalise, on automatise, on “optimise”... mais à quel prix ?
Les collègues deviennent des ressources.
Les RH deviennent des robots.
Les gestionnaires deviennent des contrôleurs.
La conjoncture actuelle ne crée pas ces dérives, mais elle les rend plus “acceptables” et les justifient... Or, ce n’est pas parce que c’est la tempête qu’on doit se transformer en iceberg.
Se traiter humainement : un luxe ou une nécessité ?
Se saluer le matin.
Écouter sans répondre tout de suite.
Laisser une place à l’erreur.
Offrir de l’aide sans attendre un retour.
Simple non ?
Ce sont des gestes simples qui coûtent zéro dollar mais qui ont un pouvoir de transformation immense. Dans un monde anxiogène, l’humanité devient un levier stratégique. Elle renforce la solidarité, elle diminue les conflits, elle attire les talents, elle guérit des climats de travail malades. Et surtout : elle nous fait du bien.
Le rôle du travail comme espace de résilience collective
Le lieu de travail n’est pas qu’un espace de productivité. C’est un lieu de vie. Un endroit où l’on se soutient, où l’on peut exprimer ses vulnérabilités sans crainte d’être jugé. Dans un contexte instable, ce rôle social du travail devient essentiel.
C’est là que les gestionnaires et les équipes RH doivent agir comme des vigies du bien-être collectif. En relations du travail, on a une responsabilité : agir comme gardiens du respect fondamental. Ce n’est pas juste une question de conventions collectives ou de politique contre le harcèlement. C’est aussi :
Défendre des milieux où les gens ne se sentent pas comme des pièces remplaçables.
Encourager les leaders à oser la vulnérabilité.
Éduquer les équipes à reconnaître et réparer les manques de respect et les maladresses.
Reconnaître les humains derrière les rôles
Le marin ne traverse pas seul la tempête. Il tient compte du vent, du courant et surtout de son équipage. Il sait que chaque matelot compte.
Dans nos milieux de travail, cela signifie voir l’humain derrière le titre, reconnaître les vécus, les peurs, les forces… et faire preuve de compassion professionnelle. C’est là que se trouve la vraie solidité d’une organisation.
Conclusion – À contre-courant, mais ensemble
Naviguer en pleine tempête n’est jamais confortable. Mais c’est dans l’inconfort que se révèlent les valeurs réelles d’une entreprise, d’un leader, d’une culture.
Et si nous voulons traverser les eaux agitées à venir, il nous faudra plus que des procédures et des politiques internes : il nous faudra des marins. Des vrais. Et surtout, il nous faudra nous rappeler que la tempête, si elle est inévitable, peut aussi être l’occasion d’un changement de cap… plus humain.